Originaires d’une famille noble gallo-romaine, Honorat et son frère Venance reçurent le baptême dès leur jeunesse. Saisis par le désir de perfection, ils cherchèrent à gagner l’Orient, patrie des moines. Ils s’embarquent alors pour la Grèce avec un troisième compagnon, épris lui aussi de vie monastique. En Grèce, Venance tombe malade et meurt. Honorat regagne l’Occident avec son compagnon, mais l’appel de la solitude ne les a pas fait se quitter. L’évêque de Fréjus, Léonce, leur fait don d’une île de l’archipel de Lérins, au large de Cannes, alors déserte. Les deux solitaires en chassent démons et serpents et, grâce aux disciples venus du continent, l’île se peuple de moines organisés en une communauté cénobitique fort souple, sous la direction d’Honorat. Ce monastère deviendra l’un des grands centres spirituels de la région. Actuellement, le monastère est encore habité par des moines cisterciens. La Règle de saint Honorat, qui insiste sur la stabilité du moine, servira de modèle à d’autres et fera l’admiration de Jean Cassien. En 426, saint Honorat quitte son île pour devenir évêque d’Arles. Dans ce diocèse déchiré par les divisions, il rétablit la concorde et rend à l’Eglise d’Arles rigueur, vigueur et sainteté.
Qui joignit à ce point les caresses à la sévérité ? Qui invita comme lui à une discipline mêlée d’allégresse ? Qui corrigea-t-il sans faire le bonheur de celui qu’il corrigeait ? La joie de cet homme eut-elle jamais un relent de laisser-aller ?
Vivez de telle sorte que la fin de la vie, – on l’appelle la mort –, ne vous effraie pas. Le trépas serait-il une peine lorsqu’il ne conduit pas aux supplices de l’enfer ?