A huit ans, pour des raisons que l’on ignore, le petit Portugais Joao Ciudad fait une fugue et se retrouve vagabond sur les routes. Pendant 33 ans, il va mener une vie d’errance : enfant volé puis abandonné par un prêtre escroc, il parcourt l’Espagne. Tour à tour berger, soldat, valet, mendiant, journalier, infirmier, libraire… Le vagabond, un moment occupé à guerroyer contre les Turcs en Hongrie, se retrouve à Gibraltar. Et c’est là qu’un sermon de saint Jean d’Avila le convertit. Il en est si exalté qu’on l’enferme avec les fous. Puis son dévouement éclôt en oeuvres caritatives. Tout ce qu’il a découvert et souffert va le faire devenir bon et miséricordieux pour les misérables. Il collecte pour eux, ouvre un hôpital, crée un Ordre de religieux, l’Ordre de la Charité. L’hôpital qu’il a fondé à Grenade donnera naissance aux Frères Hospitalier de saint Jean de Dieu. Au moment de mourir, il dira : « Il reste en moi trois sujet d’affliction : mon ingratitude envers Dieu, le dénuement où je laisse les pauvres, les dettes que j’ai contractées pour les soutenir. »
Lorsque nous transmettons aux pauvres par amour de Dieu, c’est lui-même qui nous est donné. Si l’eau éteint le feu, la charité éteint les péchés.