On ne peut les séparer. Ils sont les deux piliers de l’Eglise et jamais la tradition ne les a fêtés l’un sans l’autre. L’Eglise romaine, c’est l’Eglise de Pierre et de Paul, l’Eglise des témoins directs qui ont partagé la vie du Seigneur. Pierre était galiléen, reconnu par son accent, pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, mais pharisien et, ce qui est le plus original, citoyen romain. Tous deux verront leur vie bouleversée par l’irruption d’un homme qui leur dit : « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » ou : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Simon, devenu Pierre, laisse ses filets et sa femme pour suivre le rabbi. Saul, devenu Paul, se met à la disposition des apôtres. Pierre reçoit de l’Esprit Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Paul, ravi jusqu’au ciel, entend des paroles qu’il n’est pas possible de redire avec des paroles humaines. Pierre renie quand son maître est arrêté, mais il revient : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Paul, persécuteur des premiers chrétiens, se donne au Christ : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Pierre reçoit la charge de paître le troupeau de l’Eglise : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. » Paul devient l’apôtre des païens. Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.
En un seul jour, nous fêtons la passion des deux apôtres, mais ces deux ne font qu’un. Pierre a précédé, Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication !