Il est certain qu’il y eut à Rome, vers cette date, une fillette de treize ans qui mourut volontairement pour la foi en Jésus Christ. La nouvelle s’en répandit très vite chez les chrétiens de l’Empire. On s’indigna de la cruauté des bourreaux, on s’apitoya sur la jeune victime, dont le nom se perdit au fur et mesure qu’on s’éloignait de Rome. Et comme on ne savait pas exactement son nom, elle est devenue « l’agneau » qui donne sa vie comme « l’agneau de Dieu », d’où son nom d’Agnès. Elle devint un personnage légendaire, chacun imaginant le comment de sa mort. En Occident, on transmit la tradition qu’elle eut la tête coupée ; en Orient, qu’elle aurait été enfermée dans un lupanar où personne n’osa la toucher, avant d’être brûlée vive. Quoi qu’il en soit des détails de son martyre, gardons présent à notre mémoire comme un exemple ce fait historique qu’une jeune Romaine de treize ans n’hésita pas à sacrifier la vie terrestre qui s’ouvrait à elle, pour se donner à la vie du Dieu qu’elle adorait. Saint Ambroise, évêque de Milan, dira d’elle qu’elle sut donner au Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa foi. (De virginitate II, 5 à 9).
A moi aussi, Dieu veuille m’accorder de ne condamner personne et de ne pas prétendre que je suis seul à être sauvé. Je préfère mourir plutôt que de sentir ma conscience tourmentée pour avoir trahi ma foi en Dieu, en quelque façon que ce soit.