Au temps où la Réforme s’étendait sur l’Europe, secouant fortement l’Occident chrétien, les familles catholiques confirmaient leur foi en l’Eglise romaine par un attachement résolu et déterminé. Pierre Kanijs est né à Nimègue, aux Pays-Bas, dans l’une de ces familles. Les solides études qu’il fit à Cologne affermissent davantage encore ses convictions et lorsqu’il rencontre Pierre Favre, compagnon de saint Ignace de Loyola dès la première heure, il se décide à entrer dans la Compagnie de Jésus. Il passera désormais toute sa vie à lutter contre l’influence de Luther. Il prêche dans son pays, puis en Allemagne et en Suisse, partout où l’envoient ses supérieurs. Il traduit les Pères de l’Eglise, trop oubliés à l’époque, et auxquels Luther ne veut se référer à aucun prix. Il rédige un catéchisme qui connaîtra un succès fabuleux. Tout de suite les Pères du Concile de Trente font appel à ses compétences. S’il combat la Réforme, il est douceur et tendresse pour les réformateurs protestants. Conscient des faiblesses de l’Eglise catholique, il est convaincu que le renouvellement de l’Eglise, terme qu’il préfère à réforme, doit passer par la lutte contre l’ignorance du clergé et des fidèles. A l’époque où l’imprimerie n’engendre que la méfiance, puisqu’elle fut l’un des instruments de la contestation, il en use abondamment. Le progrès doit être mis au service de Dieu. Il rendra son dernier souffle à Dieu, en Suisse, à Fribourg. Il a été proclamé docteur de l’Eglise.
Croyez ceci : si l’on a dans le cœur l’amour du Christ crucifié, alors en cette vie, rien n’est vraiment pénible. Quand vous voyagez pour lui, il ne vous manquera point, lui qui est le guide fidèle, le gardien de vos pas. Il est celui qui n’abandonne jamais les siens à l’heure où il les laisse provisoirement en butte au mépris du monde.