Florentin de naissance, il passa les trois-quarts de sa vie à Rome et y devint si populaire et d’une sainteté si universellement reconnue qu’il deviendra, après saint Pierre, un second patron de la Ville Eternelle. Il présente cette étonnante combinaison d’une piété nourrie des Pères du désert avec un ministère actif, spécialement auprès de la jeunesse. Chez lui, la bonne humeur, voire l’hilarité, s’allie à l’évangélisme le plus limpide. S’étant laissé élever à la prêtrise, il y gagna les plus fervents de ses jeunes convertis. La jeune communauté qu’ils formèrent autour de lui tire son nom, « l’Oratoire », des soirées de très pieuses mais très libres et très joyeuses méditations dont il était l’animateur. Ce saint étonnant, qui allie à la culture la plus raffinée une sainteté évangélique et une bonne humeur qui ne se refuse pas à la mystification, enchantera ses compatriotes contemporains puis ravit en France, au siècle suivant, ceux qui fonderont à leur tour l’Oratoire de France : le futur cardinal de Bérulle et le père de Condren. Et si même un sceptique aussi inguérissable que Goethe a pu se sentir un dévot de saint Philippe sans en arriver à en partager la foi, il est tout aussi typique qu’un grand universitaire d’Oxford, J. H. Newman, converti, lui, pour de bon, n’ait pas cru pouvoir se mettre à une autre école que celle de saint Philippe Neri. Pour son action auprès des jeunes et sa gaieté contagieuse, il fut, avec saint François de Sales, l’un des saints préférés de saint Jean Bosco.
Veillez à la pureté du cœur : l’Esprit Saint habite les âmes simples et candides ; c’est lui le maître de la prière qui nous fait demeurer en vraie paix et joie constante, avant-goût du ciel.
Que la joie dans le Seigneur augmente toujours. Que la joie selon le monde diminue toujours jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Je ne dis pas cela parce que, vivant en ce monde, nous ne devrions jamais nous réjouir. Mais afin que, même vivant en ce monde, nous soyons joyeux dans le Seigneur.