Ce noble breton voit le jour en Ecosse vers la fin du 5ème siècle, l’année où les Bretons romanisés battent les Saxons envahisseurs. D’après nombre d’hagiographes, il aurait étudié dans un monastère du pays de Galles, sous la direction d’un disciple de saint Germain l’Auxerrois. Ordonné prêtre en 518, cet apôtre, surnommé « le sage », convertit d’abord ses compatriotes par une éloquence sacrée aussi simple qu’efficace. Avec le même succès, il passe en Irlande (saint Colomban d’ailleurs lui rendra hommage) pour aboutir en Armorique, la petite Bretagne continentale. D’abord installé dans l’île d’Houat, il va vivre en ermite dans la presqu’île de Rhuys qui ferme, au sud, le golfe du Morbihan. Il y fondera une abbaye qui porte aujourd’hui son nom et où on l’honore toujours. Abélard, le savant théologien du Moyen Age, en sera l’abbé au XIIème s. Troublé par l’effondrement de la civilisation romaine sous les coups successifs des envahisseurs saxons, il écrit : »De la ruine de la Bretagne » ouvrage qui connaîtra un grand succès durant tout le haut Moyen Age.
Par le Christ, je vous en conjure, mes fils, ne vous disputez pas ma dépouille. Dès que j’aurai rendu l’esprit, enlevez-moi, déposez-moi sur un esquif, mettez sous mes épaules la pierre sur laquelles j’ai reposé ma tête durant ma vie. Que nul d’entre vous ne demeure sur le bateau, mais poussez-le à la mer pour qu’il aille où Dieu voudra.