Fils d’une famille noble savoyarde restée catholique en pays calviniste, il était destiné à une brillante carrière juridique.
Son père l’envoie étudier à Paris. Mais il y découvre la théologie et les problèmes de la prédestination soulevés par les calvinistes. Scrupuleux, il se croit prédestiné à être damné. Le désespoir le submerge jusqu’au jour où il découvre le « Souvenez-vous », la prière mariale attribuée à saint Bernard. Il retrouve la paix et ce sera l’un des grands messages de sa vie, quand il pacifiera sainte Jeanne de Chantal, puis quand il écrira son « Introduction à la vie dévote ». Prêtre, puis évêque de Genève, il réside à Annecy, car Genève est la « Rome » des calvinistes. Il fréquente les plus grands esprits catholiques de l’époque, soutient la réforme des carmels de sainte Thérèse d’Avila, la fondation de l’Oratoire par saint Philippe Néri. Lui-même fonde l’Ordre des Visitandines pour mettre la vie religieuse à la portée des femmes de faible santé. Son « Introduction à la vie dévote » est un ouvrage qui s’adresse à chaque baptisé. Il y rappelle que tout laïc peut se sanctifier en faisant joyeusement son devoir d’état, en lequel s’exprime la volonté de Dieu. Il est le patron des journalistes car il écrivit de nombreuses feuilles imprimées qui sont des « gazettes » pour s’adresser aux calvinistes qu’il ne peut rencontrer.
Que faut-il faire ? En un mot, parler affectionnément et dévotement, simplement et candidement et avec confiance. Etre bien épris de la doctrine qu’on enseigne et de ce qu’on persuade. Le souverain artifice, c’est de n’avoir point d’artifice. Il faut que nos paroles soient enflammées, non pas par des cris et des actions démesurés, mais par l’affection intérieure. Il faut qu’elles sortent du cœur plus que de la bouche. On a beau dire : mais le cœur parle au cœur, la langue ne parle qu’aux oreilles.