L’Eglise ougandaise était toute jeune : à peine dix ans depuis que les Pères Blancs avaient évangélisé le pays, avec l’appui du roi. Mais le roi était mort et son successeur, Mwanga, était un homme sans moralité et tyrannique. Il avait renvoyé les missionnaires de la religion étrangère. Or voici que certains de ses pages refusaient de se plier à ses désirs contre nature sous prétexte que leur baptême leur faisait un devoir de rester purs. Le roi fit arrêter ceux de ses pages qui étaient chrétiens, catholiques et protestants mêlés dans le même témoignage : une vingtaine, âgés de 13 à 30 ans, avec leur meneur, Charles Lwanga. Ils furent longuement torturés, mais sans qu’on pût les forcer à renier leur baptême. Ils furent brûlés vifs, à petit feu, sur une colline afin qu’on puisse les voir de loin, pour l’exemple. Un an plus tard, le nombre des baptisés et des catéchumènes avait plus que triplé, signe de la fécondité de leur martyre.
Quand nous avons vu les bourreaux réunis et chantant, nous avons compris que l’heure de la mort approchait. Cependant la nuit, nous avons très bien dormi. Quand quelqu’un se réveillait, il réveillait son voisin et lui disait : Soyons forts pour mourir pour Jésus-Christ. Chaque fois que nous nous réveillions, nous récitions nos prières, le Notre Père, le Je vous salue Marie.