Avec saint Duns Scot et saint Thomas d’Aquin, il est l’un des trois plus célèbres docteurs de la scolastique. Comme auteur spirituel, il est parmi les grands de tous les temps. Né à Bagnoregio, en Italie, fils de médecin, Jean Fidanza fut guéri d’une grave maladie quand sa mère fit un voeu à saint François qui venait d’être canonisé. On l’envoie étudier les lettres et les arts à l’université de Paris. C’est là que, impressionné par l’exemple de l’un de ses maîtres, il entre chez les Frères mineurs, à 22 ans, prenant le nom de Bonaventure. Il gravit sans peine le cursus des études théologiques et commence à enseigner en 1254. En 1257, il est élu ministre général de l’Ordre et se met à parcourir l’Europe. Il a fort à faire pour maintenir l’unité de cet Ordre devenu si grand, car il n’est pas simple de faire suivre à 35 000 frères la règle de vie élaborée par saint François pour quelques disciples. Des aménagements s’imposent. Mais il sait allier la fermeté dans l’autorité et la compréhension à l’égard de tous ses frères, tout en demeurant d’une affectueuse humilité avec tous. En plus de sa charge, il mène de front une vie de prédicateur, d’enseignant et d’écrivain. Il se voit confier par le pape des missions diplomatiques, en particulier pour le rapprochement avec l’Eglise grecque. En 1273, le pape Grégoire X le crée cardinal et le charge de préparer un second concile de Lyon. C’est dans cette ville que frère Bonaventure meurt en plein concile. Le Pape Sixte-Quint en a fait un docteur de l’Eglise en 1587.
Pour la recherche spirituelle, la nature ne peut rien et la méthode peu de chose. Il faut accorder peu à la recherche et beaucoup à l’onction ; peu à la langue et le plus possible à la joie intérieure ; peu aux discours et aux livres et tout au don de Dieu, c’est-à-dire au Saint Esprit ; peu ou rien à la créature et tout à l’Etre créateur : Père, Fils et Saint Esprit.