Cet adolescent italien, orphelin et sans fortune, eut une jeunesse dissipée. Il s’engagea dans l’armée espagnole pour combattre les Turcs. Un jour de malchance, il perd au jeu tout ce qu’il possède. On le renvoie de l’armée. Il fait alors tous les métiers pour aboutir comme homme de service dans un couvent de capucins. Et c’est là qu’il se convertit. Comme il ne fait rien à moitié, il y demande son admission. Mais un ulcère incurable à la jambe lui interdit l’état religieux. Camille entre à l’hôpital Saint-Jacques de Rome pour se faire soigner. Il est si frappé par la détresse des autres malades qu’il s’y engage comme infirmier. L’indifférence de ses collègues vis-à-vis des malades le bouleverse. Il entreprend de réformer tout cela. En prenant soin des malades, ce sont les plaies du Christ qu’il soigne. Sa charité rayonnante lui attire de jeunes disciples. Ces volontaires, qui se réunissent pour prier ensemble et rivalisent de tendresse envers les malades, constituent le noyau initial des Clercs Réguliers des Infirmes que l’on appellera familièrement par la suite les « Camilliens ». La mission de ces nouveaux religieux, pères et frères, est « l’exercice des oeuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers les malades, même atteints de la peste, tant dans les hôpitaux et prisons que dans les maisons privées, partout où il faudra ». Pour mieux établir son Institut, Camille devint prêtre. Partout où se déclare une peste, il accourt ou envoie ses frères. Il finit par mourir d’épuisement à Rome.
La musique que je préfère, c’est celle que font les pauvres malades lorsque l’un demande qu’on lui refasse son lit, l’autre qu’on lui rafraîchisse la langue ou qu’on lui réchauffe les pieds.