Depuis toujours, les Eglises d’Orient fêtaient la pureté originelle de Marie, en une fête de « la Conception de la sainte Mère de Dieu » le 9 décembre ou, plus exactement, la fête de la conception de Marie dans le sein de sainte Anne. Les Latins l’adoptèrent progressivement à partir du 10ème siècle, mais saint Bernard, saint Bonaventure, comme saint Thomas d’Aquin se refusaient encore à admettre cette « Immaculée Conception ». Saint Jean Duns Scot fut le premier à la faire triompher et à faire s’y rallier la Sorbonne de Paris. Les papes intervinrent maintes fois au cours des siècles pour imposer silence à cette querelle jusqu’au jour où Pie IX la définit comme un dogme de foi, en 1854 : « Dès le premier instant de sa conception, par grâce et privilège uniques du Dieu Tout-Puissant, la bienheureuse Vierge Marie a été préservée du péché originel. » Comme au premier jour de la Création quand Adam et Eve sortaient des mains du Créateur, la mère de son Fils était là, minuscule cellule humaine pourvue d’une âme toute sainte. Elle est ainsi « devenue la gloire de notre nature pécheresse ».
Il faut comprendre l’Immaculée Conception, non pas seulement comme une exemption virginale de la tache originelle, mais comme une sanctification qui s’opère dès la naissance de la vie de la Vierge, dans la vision des mérites de Jésus Christ.
O Vierge Immaculée, Mère de Dieu et pleine de grâce, Celui que tu as porté, c’est l’Emmanuel, le fruit de ton sein. Tu surpasses, ô Marie, toute louange ! Je te salue, Marie, Mère de Dieu et gloire des anges. Car voici que tu dépasses en plénitude de grâce toutes les annonces des prophètes. Le Seigneur est avec toi, tu enfantes le sauveur du monde.