Originaire de cette localité dans le Gard, il fut l’un des premiers compagnons de saint Dominique, séduit par la sainteté et le projet de saint Dominique de convertir les cathares par la prière et l’exemple d’une vie de pauvreté. En 1216, le Père des prêcheurs le désigna comme premier prieur du couvent de Toulouse, puis il l’envoya fonder à Paris un couvent au coeur de l’université qui était alors la première de l’Europe chrétienne. Il fonda plusieurs autres couvents à Montpellier, à Avignon et ailleurs. Après la mort de saint Dominique, il veilla sur les soeurs de Prouille, ces anciennes cathares converties dont la prière soutenait la prédication des frères. Il mourut au cours d’une retraite qu’il prêchait à des cisterciennes dans le Vaucluse où il s’était retiré.
Dominique enjoignit un jour à frère Bertrand de ne plus pleurer ses propres péchés, mais plutôt ceux des autres, car il avait remarqué que ce frère s’affligeait trop de ses propres péchés. Si grande fut la vertu de ces paroles, que dès lors frère Bertrand pleura tant sur les autres qu’il ne pouvait plus pleurer sur lui-même, même s’il l’avait voulu.