"Les Petites Sœurs m’attirent"
A l’âge de onze ans, Mme Teilhard emmène Françoise au sanctuaire de Paray-le-Monial. C’est là qu’elle fait remonter son premier appel à la vie religieuse.
Jeune, Françoise se montre douée pour l’étude. Se sentant appelée à la vie religieuse, elle aurait pu choisir la Congrégation des Dames du Sacré Cœur où deux de ses tantes sont religieuses, ou bien celle des Auxiliatrices du Purgatoire qu’elle apprécie, mais dit-elle : « Les Petites Sœurs des Pauvres m’attirent ». Elle note dans ses réflexions personnelles :
« Après quelques jours de prière et de réflexion, pendant lesquels j’ai prié Dieu de tout mon cœur, je décide plus que jamais, je renouvelle plus particulièrement la résolution inébranlable et ferme de me consacrer irrévocablement à Jésus Christ dans la Congrégation des Petites Sœurs des pauvres ».
Les Petites Sœurs m’attirent
- par leur charité,
- par l’union de la vie contemplative et de la vie active,
- par leur pauvreté. Quand on donne, il faut tout donner.
"De la tête aux pieds, je me sens Petite Sœur des Pauvres"
Postulante, Paris Breteuil (Mars – Novembre 1903)
En mars 1903, Françoise Teilhard de Chardin entre postulante à la maison de Paris Breteuil.
Postulante à la maison de Paris Breteuil, son amour pour Dieu lui devenait plus intense : Elle comprit la dévotion au Sacré Cœur, comme elle ne l’avait jamais fait jusque-là […] : "Désormais ma vie ne sera qu’un acte d’amour et de réparation au Sacré Cœur "
A sa mère, Breteuil, mercredi soir, mars 1903,
"De la tête aux pieds je me sens Petite Sœur des Pauvres. […] Voilà comment se passe mes journées ; Je lève une petite bonne femme avant la messe, et après avoir eu quelques inquiétudes de la casser, je commence à m’en tirer à peu près. […] La matinée et l’après-midi se passent à divers emplois. Je suis de temps en temps à l’infirmerie des dames, avec une postulante très gaie et c’est une partie de plaisir du commencement à la fin. Ces jours-ci je suis à la chapelle. Rien ne me fatigue, je vous assure : j’enfile les longs corridors de Breteuil. Ce qui me donnait le plus de peine au commencement c’était de me reconnaître. On m’envoyait chez les hommes, je tombais chez les femmes, à l’infirmerie je me précipitais chez la Bonne Mère, enfin le sens géographique me vient. Vous devriez voir quelle activité règne ici. Le matin, on dirait une ruche. Quelle bonne et belle vie que la nôtre !
A Dieu, ma chère petite maman, je voudrais tant que vous sachiez ainsi que Papa, que les Petites Sœurs aiment leurs parents, plus que n’importe quelles filles au monde. Croyez que je suis tout à fait dans ma vocation et tout habituée déjà. Au fond, rien n’est simple et large comme notre vie, et si gaie.
C’est absolument la vie qu’il me faut, très simple, très active et très large. J’aime l’espace et les grands horizons, et ici, on est pris tout entier dans une existence bien belle et par une famille qui travaille dans le monde entier."