Quand vous serez près des pauvres, donnez-vous à plein cœur ! Jeanne Jugan
Pauvretés
La pauvreté a plusieurs visages : humains, spirituels, matériels.
Pour Jeanne Jugan, le “Pauvre” définit sa vocation. Dieu l’a attendue dans “le Pauvre” ; elle l’a rencontré et trouvé dans “le Pauvre”.
Etre Petites Sœurs “des Pauvres” nous rappelle ceux à qui nous sommes vouées, notre désir d’aller toujours vers les plus pauvres. (…) Personnellement, c’est une invitation à communier à la béatitude de la pauvreté spirituelle…” (Constitutions n°14)
L’hospitalité envers les personnes âgées pauvres est l’unique apostolat de la Congrégation. Le dernier chapitre général de 2015 a été pour nous comme un écho de l’appel du Pape François dans Evangelii Gaudium : “Je veux une Eglise pauvre pour les pauvres”.
La veille des mourants est le sommet de notre vocation de Petites Sœurs des Pauvres.
Dans notre société, la vie des personnes âgées est menacée. Pour la défendre, nous devons rester en lien avec tous les professionnels et associations concernés par le vieillissement. Avec d’autres Congrégations, la nôtre fait partie du Réseau mondial fondé en 2001, Crescendo. Ce réseau œuvre par, pour et avec les personnes âgées, à l’émergence d’une société plus humaine pour tous les âges.
La mission ne se trouve pas forcément de l’autre côté du globe !
L’élan missionnaire est le dynamisme qui pousse à partager la joie de connaître Jésus. Il peut donc se vivre partout ! Il suffit d’être appelé et envoyé porter la Bonne Nouvelle, comme les étoiles du prophète Baruch : "Les étoiles brillent, joyeuses, à leur poste de veille ; Dieu les appelle, et elles répondent : nous voici ! Elles brillent avec joie pour celui qui les a faites."Ba 3, 34-35
Jeanne Jugan a connu la joie de l’appel et de l’envoi, comme tout disciple. De Cancale à St Servan, sur les routes de Bretagne et un peu plus loin, enfin à La Tour Saint-Joseph.
A tous ces appels et envois successifs, elle a toujours répondu un ‘Me voici’ prompt et joyeux.
A St Servan, la pointe de sa mission s’est dessinée : aller dire aux personnes âgées la Tendresse de Dieu pour elles, leur rendre palpable Sa Présence ; mission transmise et prolongée par toutes les Petites Sœurs, passées, présentes et à venir.
Dans toutes ses rencontres, Jeanne Jugan a eu le souci de faire connaître Dieu dans Son Amour. Elle désirait avant tout ouvrir les cœurs : "Priez pour les âmes" recommandait-elle souvent. C’est le même ‘zèle pour les âmes’ qui a fait devenir la petite Thérèse de Lisieux Patronne des Missions.
A La Tour, immobilisée dans un petit périmètre géographique, son action s’est étendue jusqu’au bout du monde ; adhérant au moment présent, à sa place, elle a continué à briller pour Celui qui l’avait faite missionnaire de Sa Bonté ! Auprès des jeunes novices surtout, elle a été jusqu’au bout témoin de Jésus et de la joie de la foi. Inconnue, oubliée de sa propre famille religieuse, Dieu ne l’a pas abandonnée. Il lui a envoyé de fidèles intermédiaires, comme le Père Ernest Lelièvre, pour lui permettre de suivre le développement de sa petite famille.
Même si nous ne partons pas nous-mêmes loin de notre pays d’origine, nous sommes conscientes de notre responsabilité dans la diffusion de l’évangile. La prière, l’intérêt pour toutes les maisons de la Congrégation, pour les nouvelles fondations, les rencontres avec les Petites Sœurs missionnaires encouragent à garder l’élan d’un ‘Me voici, Seigneur, envoie-moi !’, à redire chaque jour !
Sur la carte, notre présence dans le monde :
La quête fait partie intégrante de notre vocation...
"Dieu prendra soin de tout dans la mesure exacte où vous vous jetterez avec tous vos soucis dans le sein de son amour paternel et de sa providence." Dom Columba Marmion
La quête fait partie intégrante de notre vocation de Petites Sœurs des Pauvres. Nous faisons la quête parce que nous prenons la charge de personnes âgées dont les revenus sont, selon les pays, tout à fait inexistants, ou insuffisants pour assurer une vieillesse décente.
Jeanne Jugan avait un tel sens de la paternité de Dieu que, dès les débuts de son œuvre, en suivant l’exemple des Frères de Saint-Jean-de-Dieu, elle a fait appel à l’esprit de solidarité et de partage qui est naturel entre des frères.
Pour elle, et pour nous, la quête est une manifestation de la confiance en Dieu, "qui peut réaliser infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir" (Eph 3, 20).
Par l’intermédiaire de la quête, beaucoup de laïcs sont associés à l’œuvre de la Congrégation. Nous devons une très grande reconnaissance à nos bienfaiteurs et prions tous les jours pour eux. Une messe est célébrée à leurs intentions tous les mois.
D’ailleurs, être témoins de la bonté de Dieu, sa Providence, qui se manifeste à travers la main de nos donateurs entretient l’esprit degratitude et de louange. "Elle allait toujours louant Dieu", disait-on de Jeanne Jugan.
La démarche de la quête n’est cependant pas toujours facile. Elle nous rappelle à la petitesse et à "tout attendre du Bon Dieu", comme notre fondatrice. Elle n’a eu l’occasion d’exprimer un avis qu’une seule fois en 24 ans quand elle était à La Tour Saint Joseph, et c’était sur ce sujet : elle préconisait que la Congrégation ne puisse jamais compter sur des revenus fixes. Cet avis a été ratifié et vaut encore aujourd’hui.
Nous faisons la quête sous plusieurs formes : en nature, dans les marchés, les supermarchés, les exploitations agricoles, les zones industrielles… en espèce, à domicile, en paroisse, par courrier.
L’autorisation de quêter est donnée par le préfet et l’évêque du lieu de quête. Si vous êtes sollicités par des Petites Sœurs quêteuses et que vous doutez de leur authenticité, vous pouvez leur demander de voir ces preuves.
Pour connaître plus
La place de Saint Joseph dans la Congrégation