Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : "Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ?" Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux et il déclara : "Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux." Mt 18,1-4
"Petites, bien petites", sont des mots qui revenaient souvent dans les paroles de Jeanne Jugan.
La petitesse est synonyme d’humilité.
L’humilité est une vertu que saint Jean Eudes place "à la racine de toutes les vertus".
Formée dans la spiritualité de ce saint, Jeanne Jugan a beaucoup "travaillé", c'est-à-dire médité et pratiqué, pour être imprégnée d’une humilité réelle.
Car l’humilité parfaite, c’est Jésus en personne ! Il s’est anéanti, est devenu semblable aux hommes, il s’est abaissé, jusqu’à connaître la mort, et une mort infamante sur une croix. Jésus nous dit dans l’évangile : "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. " (Mt 11, 28-29)
Douceur et humilité de cœur ont vraiment caractérisé Jeanne Jugan.
L’humilité rejoint la pauvreté spirituelle : une attitude intérieure d’acceptation de tout ce qui limite : insuccès, manques d’égards, oublis ; c’est par contre la reconnaissance des autres, de leurs qualités, de leur supériorité. Cette attitude permet de se dégager de soi-même pour laisser travailler la grâce de Dieu. C’est un travail de toute une vie !
Saint Paul décrit comment les disciples de Jésus doivent le suivre dans son humilité : "Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres." Phil 2, 3-4
Pour Jeanne, le contraire de ‘petite’ est ‘grande et fière’. Elle insistait beaucoup pour que les futures jeunes Petites Sœurs deviennent humbles. Nos premières Sœurs manifestaient sûrement une grande humilité puisque le nom de ‘petites’ a été ajouté à ‘sœurs des pauvres’ par ceux qui les voyaient vivre à Nantes, en 1849.