Grand(s) père(s)… et les coffrages !
Mon grand’père paternel, d’origine paysanne, ayant passé tout un jeudi après-midi, au temps de sa scolarité (10/12 ans) à boucarder un coin de champ, là où ne pouvait intervenir la charrue, décida le soir même de ne pas être paysan. Il se fit menuisier, ébéniste, et même sculpteur renommé. Un artiste ! … Mon grand’père maternel resta paysan, lui, passionné par l’élevage des poulinières. Autre artiste, louant et priant sur la beauté de la nature ! … Ainsi, combien de grands pères qui furent des as, - comme on dit chez moi, - des artistes, de super-bricoleurs ! Ajoutons : combien de grand’mères de la même trempe et qui ont contribué à l’avancement des inventions … sans bruit et sans publicité !
Grand(s) père(s)… et les coffrages ! Je viens de passer une semaine magnifique, - et je ne suis pas le seul. Des résidents et résidentes envahissent toujours le couloir de la cuisine avec vue sur le chantier. En un après-midi, 6 h. chrono, on a coulé la dalle du futur accueil, - 100 tonnes. Imaginez le balai des toupies de ciment et le tourni de la grue balladeuse ! Mais le plus fort, c’est que le lendemain, a commencé la ronde des coffrages et leur ajustement au centimètre près sur la dalle sèche. Des coffrages de 1 m 50, 2 ou 3 mètres en largeur et 5 m en hauteur. Des coffrages bardés de trous, de vérins, échelles, barres de toutes sortes ! Sur un côté (intérieur) on accroche des chevrons ou des madriers, et autres bouts de bois qui dessinent l’emplacement des portes, fenêtres, passages de fil et tuyaux d’alimentation ou d’évacuation. Le tout vérifié et revérifié au fil aplomb et au niveau, on approche la seconde partie du coffrage… Il n’y a plus qu’à couler le ciment … et le lendemain, le coffrage retiré, les murs sont plantés ; il n’y a plus qu’à les habiller … après la mise en place du plafond/plancher ou du toit. - Simplicité ? Peut-être ! Mais il a fallu des générations de travailleurs pour faire avancer des connaissances … créer, moderniser … Rien ne peut avancer sans la réflexion et l’amour de l’homme pour son travail. Un travail rude : les maçons de l’entreprise travaillent parfois sous la pluie et lorsqu’une toupie de ciment n’est pas vide, il faut continuer le travail … pas question de pointeuse sur le moment !
Merci, grand(s) pères … et grand’mère(s), qui avez fait avancer les inventions et les découvertes. Vous n’étiez peut-être pas des ingénieurs, mais vous aviez du génie. D’autres continuent le travail et créent encore sans nier l’obligation du travail qu’ils assaisonnent d’amour.
La partie accueil a pris forme. Plus bas, le sous-sol de l’autre partie de l’EPHAD commence à se dessiner dans l’attente d’une prochaine dalle… (août 2018)