Depuis quelques mois, nous comptons parmi nous un nouveau venu bien sympathique et souriant. « Un jeune homme » diraient certains, car c’est vrai qu’avec ses 61 ans, il fait considérablement baisser la moyenne d’âge de notre maisonnée. Mais Jean-Pierre JAMGOTCHIAN, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a une histoire peu banale et il nous l’a raconté.
Déjà tout enfant c’est parmi les religieuses de Vitagliano qu’il grandit et c’est dans cet environnement que va naître sa foi qui va lui permettre de faire face aux évènements douloureux de sa vie. Car, malgré des années de travail régulier, il se retrouve licencié en 2006. Enchaînant les « petits boulots » il finit par ne plus avoir d’emploi et de fil en aiguille perd aussi son logement. Mais son courage et la foi qui le porte lui permette de garder la tête haute et de ne jamais perdre espoir malgré les nuits passées dehors lorsque le foyer Forbin, qui lui a servi de refuge pendant 2 ans et demi, est complet.
Il fréquente assidûment l’église des Chartreux et se rend tous les samedis à la Rose, chez les petites sœurs de l’agneau, qui l’accueillent pour le partage d’un repas après la messe. Touchées par sa situation, elles parlent de lui aux petites sœurs des pauvres qui ont déjà rencontré Jean-Pierre lorsqu’elles se rendent à la messe à l’Eglise des Chartreux et décident donc de le recevoir pour un entretien.
Accompagné d’une petite sœur de l’agneau, il se rend à son premier rendez-vous avec la mère supérieure pour une visite des lieux. Il se sent immédiatement bien dans ce jardin et cette maison si paisible. Il hésite cependant et ce n’est qu’après réflexion qu’il revient tout seul déposer son dossier de demande d’admission.
Quelques temps plus tard il apprend que le foyer Forbin ne peut plus le garder car les séjours ne doivent pas dépasser 15 jours consécutifs. C’est dans cet état d’esprit qu’il se rend, le 6 mai dernier, à « ma maison » pour connaître l’avancée de son dossier. Quand la petite sœur qui le reçoit lui demande de ses nouvelles il lui confie sa crainte de se retrouver à la rue une fois de plus, c’est alors qu’elle lui répond qu’il ne dormira pas dehors le lendemain ni plus aucune nuit à l’avenir car c’est ici qu’il demeurera désormais.
C’est avec de la joie dans les yeux que Jean-Pierre nous raconte son emménagement dans son appartement : « C’est la providence qui m’a aidé », nous dit-il « c’est parce que j’ai la foi que j’ai eu cette chance. Depuis que je suis ici je me sens bien et en plus je peux continuer à aller à la messe à l’église des Chartreux. »