La maladie, l’invalidité, la vieillesse sont des souffrances éprouvées par un grand nombre d’entre nous au Home Saint Joseph.
Comment réagissons nous face à ces infirmités ? Bien sûr, les soins et traitements médicaux peuvent, selon les cas, guérir ou au moins soulager ce qui nous accable. Nous sommes reconnaissants des services dont nous pouvons déjà bénéficier dans ce domaine, conscients que tant de personnes de par le monde ne peuvent rêver d’avoir accès à de tels soins. Cependant, si beaucoup peut être réalisé efficacement pour le bien de notre corps, est-ce là la seule réponse à ce qui nous pèse sur le cœur ?
Comme chrétiens, nous n’oublions pas que Jésus s’est montré très attentif aux souffrances des humains. « Venez à moi vous qui peinez et je vous soulagerai » disait-il. De fait, fort nombreuses sont les personnes que Jésus a guéries. Nous sommes aussi invités à nous tourner vers Lui avec Foi.
Le père aumônier a donc proposé de célébrer une messe dont l’intention serait le bien des malades. Mais, pour que cette célébration réponde à l’attente de l’ensemble des résidents, il a eu l’heureuse initiative d’organiser une réunion préalable avec toutes les personnes intéressées pour d’abord simplement partager nos diverses expériences de maladie et d’invalidité et ensuite voir ensemble comment vivre cette célébration.
Des échanges, lors de cette réunion, le ressenti le plus commun de l’expérience de la maladie est celui de solitude, le sentiment d’être comme isolé, séparé de la communauté. Par ailleurs, ce que nous apprécions le plus dans une telle situation, ce sont les gestes de délicatesse, de respect, les visites, des signes de solidarité qui nous encouragent. Ces échanges nous ont aussi fait réfléchir sur l’attitude que nous pourrions avoir avec nos malades.
C’est ainsi que nous avons célébré une Eucharistie marquée spécialement par l’attention et la participation des malades avec le thème :
Jésus, celui que tu aimes est malade. (Paroles de Marthe à Jésus à propos de son frère Lazare) Des dispositions avaient été prises pour que le maximum de personnes puissent participer. C’est ainsi que, chose jamais réalisée avant, une trentaine de personnes en chaise roulante ont pu trouver place au tout devant de la chapelle. Le cierge pascal fut allumé, nous signifiant que Jésus est notre lumière. La procession d’offrande avec le pain et le vin incluait aussi plusieurs petits lumignons portés par diverses personnes de la maison : des sœurs, des résidents, des membres de l’association, des membres du personnel. Ces luminaires furent déposés sur l’autel. La liturgie de la messe, avec des chants bien appropriés, s’est prolongée par l’exposition du Saint Sacrement. Un temps de contemplation silencieuse de notre Sauveur présent dans l’Hostie. Temps ponctué de temps en temps par les paroles mêmes de ceux qui, comme nous le rapportent les Évangiles, ont invoqués Jésus.
Jésus, aie pitié de moi ! Jésus, fais que je voie ! Jésus, délivre moi de mon infirmité ! Jésus, je crois en Toi, mais viens en aide à mon peu de Foi. Jésus, souviens-toi de moi dans ton Royaume !
Une lectrice énonçait ces phrases et elles étaient reprises en chœur. Finalement, plutôt qu’une bénédiction générale, le célébrant est passé parmi les malades avec l’ostensoir, bénissant chacun et chacune en un mode plus personnel, comme à Lourdes. Aux yeux de Jésus, chaque personne n’a-t-elle pas une valeur infinie ?
De l’expérience de cette célébration, plusieurs d’entre nous ont retenu deux choses :
La maladie et l’infirmité touchant une personne ont certainement aussi un aspect communautaire par lequel nous pouvons nous rejoindre, nous soutenir les uns les autres. « Ne vous lassez pas de prier ! » disait Jésus…oui, cette liturgie pour et avec les malades ne restera pas une expérience unique, sans suite…
Témoignage d’un résident.