Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres
Le 11 décembre 1845, l'Académie française a décerné à Jeanne Jugan le premier prix de vertu fondé par M. de Montyon.
Le fait est important et fournit des preuves irréfutables sur le rôle et le comportement de Jeanne Jugan à l'origine de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. test
Le "Mémoire" relatif à Jeanne Jugan,
adressé par la Commune de St-Servan à l'Académie française le 21 décembre 1844, est une pièce officielle et un document de base pour établir l'historique de son oeuvre.
Le discours prononcé par André Dupin
Il peut paraître surprenant qu'en 1845 Jeanne Jugan, renommée par sa charité chrétienne, ait été choisie pour l'attribution du premier prix Montyon et reçoive ainsi les honneurs de l'Académie française. Ce prix de vertu fut décerné à Jeanne Jugan dans un but humanitaire et non pas au nom de la religion. Jeanne semblait être une laïque éminente dont la philanthropie répondait concrètement aux appels du moment, lui attirant l'admiration de ses contemporains. Le discours prononcé par André Dupin sur Jeanne Jugan eut un immense retentissement et elle utilisera "la brochure à l'Académie" pour obtenir des autorités civiles les permissions nécessaires à l'établissement de ses fondations. elle restera simple et modeste.
Extraits de l'homélie du pape Jean-Paul II
à la cérémonie de béatification de Jeanne Jugan, le dimanche 3 octobre 1982
" ... Je voudrais méditer avec vous et pour vous sur l'actualité du message spirituel de la nouvelle bienheureuse. Jeanne nous invite tous - et je cite les termes de la Règle des Petites Sœurs - "à communier à la béatitude de la pauvreté spirituelle, acheminant vers le dépouillement total qui livre une âme à Dieu". Elle nous y invite beaucoup plus par sa vie que par les quelques paroles conservées d'elle et marquées du sceau de l'Esprit Saint, telles que celles-ci : "C'est si beau d'être pauvre, de ne rien avoir, de tout attendre du bon Dieu." Consciente et joyeuse de sa pauvreté, elle compte totalement sur la divine Providence, qu'elle reconnaît à l'œuvre dans sa propre vie et dans celle des autres. Cette confiance absolue n'est pas pour autant inactive. Avec le courage et la foi qui caractérisent les femmes de son terroir natal, elle n'hésite pas à "mendier à la place des pauvres qu'elle accueille". Elle se veut leur sœur, leur "Petite Sœur". Elle veut s'identifier à tout ce monde des anciens souvent mal portants, parfois bien délaissés. N'est-ce pas l'Évangile à l'état pur (cf. Mt 25, 34-41) ? …
"... L'âme de Jeanne était véritablement plongée dans le mystère du Christ Rédempteur, spécialement dans sa passion et sa croix. Son nom de religion - Sœur Marie de la Croix - en est le symbole réel et émouvant. Depuis le hameau natal des Petites-Croix (coïncidence ou présage ?) jusqu'à son départ de ce monde, le 29 août 1879, la vie de cette fondatrice est comparable à un long et très fécond chemin de croix, vécu dans la sérénité et la joie selon l'Évangile. Comment ne pas souligner ici que, quatre ans après la naissance de l'Œuvre, Jeanne fut victime d’immixtions abusives et extérieures au groupe de ses premières compagnes ? Elle se laissa dépouiller de sa charge de Supérieure, et un peu plus tard, elle accepta de rentrer à la maison mère pour une retraite qui durera vingt-sept années, sans la moindre protestation. En mesurant pareils événements, le mot d'héroïsme vient de lui-même à l'esprit...
"... En recommandant souvent aux Petites Sœurs : "Soyez petites, bien petites! Gardez l'esprit d'humilité, de simplicité...", Jeanne livrait en vérité sa propre expérience spirituelle. Et dans sa longue retraite à La Tour Saint Joseph, elle exerça certainement sur de nombreuses générations de novices et de Petites Sœurs une influence décisive, imprimant son esprit à la Congrégation par le rayonnement silencieux et éloquent de sa vie. A notre époque, l'orgueil, la recherche de l'efficacité, la tentation des moyens puissants ont facilement cours dans le monde et parfois, hélas, dans l'Église. Ils font obstacle à l'avènement du royaume de Dieu. C'est pourquoi la physionomie spirituelle de Jeanne Jugan est capable d'attirer les disciples du Christ et de remplir leurs cœurs de simplicité et d'humilité, d'espérance et de joie évangélique...
"... Jeanne Jugan nous a également laissé un message apostolique tout à fait d'actualité. On peut dire qu'elle avait reçu de l'Esprit comme une intuition prophétique des besoins et des aspirations profondes des personnes âgées : ce désir d'être respectées, estimées, aimées ; cette appréhension de la solitude en même temps que le souhait d'un espace de liberté et d'intimité ; cette nostalgie de se sentir utiles ; et très souvent une volonté d'approfondir les choses de la foi et d'en mieux vivre...
"Si les systèmes de sécurité sociale actuellement en vigueur ont supprimé les misères du temps de Jeanne Jugan, la détresse des personnes âgées se rencontre encore en maints pays où œuvrent ses Filles. Et même dans les régions où ils existent, ces systèmes de prévoyance ne procurent pas toujours aux anciens ce type de maisons vraiment familiales qui correspondraient à leur attente, comme à leurs besoins corporels et spirituels... Dès les premières années, la Fondatrice a voulu que sa Congrégation, loin de se limiter à l'ouest de la France, devienne un véritable réseau de maisons familiales, où chaque personne soit accueillie, honorée, et même - selon les possibilités individuelles - promue à un épanouissement de son existence...
" ... Puisse la béatification de leur très chère Fondatrice apporter aux Petites Sœurs des Pauvres un nouvel élan de fidélité au charisme spirituel et apostolique de leur Mère ! Puisse la répercussion de cet événement à travers toutes les fondations éclairer et décider de nombreuses jeunes filles à rejoindre les rangs des Petites Sœurs !... Puisse enfin cette béatification devenir pour les personnes âgées du monde entier une source tonifiante de joie et d'espérance, grâce au témoignage solennellement reconnu de celle qui les a tant aimées au nom de Jésus-Christ et de son Église !"
Miracle de Jeanne Jugan
Guérison du Docteur Edward Erwin GATZ
d’un adénocarcinome de l’œsophage.
Dr Gatz et son épouse avec un groupe des Petites Sœurs
Le Docteur Edward GATZ est médecin anesthésiste aux Etats Unis d’Amérique, actuellement retraité et résidant à Omaha, Nebraska. Il est né le 19 avril 1937 à O’Neil, Nebraska. À l’âge de 51 ans, il commença à accuser des troubles dyspeptiques (de la digestion) avec perte de poids et apparition de grosseurs diffuses sur les mains. Le diagnostic fut interprété comme un syndrome paranéoplasique dû à un cancer occulte. Une endoscopie du 9 janvier 1989 révéla la présence d’une lésion cancéreuse dans la partie inférieure de l’œsophage. Le malade fut hospitalisé à la Clinique Mayo de Rochester, Minnesota, et opéré le 18 janvier 1989 pour une œsophago-gastrectomie partielle. La biopsie montra un adénocarcinome du IIIème degré, et l’examen précisa qu’il s’agissait d’une tumeur aneuploïde. Il fut conseillé au docteur Gatz la chimiothérapie, mais le patient la refusa ; de même pour la radiothérapie. Le jour même où fut diagnostiqué le cancer du Docteur Gatz (le 9 janvier 1989), son épouse s’adressa à un prêtre, le P. Richard D. McGloin, s.j., lui racontant les faits et cherchant un peu de réconfort. Ce prêtre encouragea Madame Gatz à prier en lui remettant la prière de la neuvaine à la Bienheureuse Jeanne Jugan qu’il connaissait par les Petites Sœurs des Pauvres, ayant été auparavant Aumônier dans leur maison de Milwaukee, et qu’il vénérait. Avec lui, Mme Gatz a commencé à prier Jeanne Jugan tous les jours, même après le contrôle du 8 mars. En effet, le 8 mars 1989 eut lieu le premier contrôle endoscopique. La biopsie montra la présence d’une gastrite chronique mais aucun signe de récidive de la tumeur. Alors que tous les médecins étaient d’accord pour dire que le Dr. Gatz ne pourrait survivre au-delà « de 6 mois à 13 mois », il est, au contraire, aujourd’hui encore en vie et vigoureux à l’âge de 71 ans.
La promulgation du décret de la Congrégation pour les causes des Saints autorisée par Benoît XVI reconnaissant le miracle par l’intercession de la Bienheureuse Jeanne Jugan (Sœur Marie de la Croix) fut signée le 6 décembre 2008.
Fête de Sainte Jeanne Jugan
Sainte Jeanne Jugan, vierge, sa fête liturgique est le 30 août.
Née à Cancale (Ille-et-Vilaine) le 25 octobre 1792, elle est béatifiée par le Pape Saint Jean-Paul II, le 3 octobre 1982 et canonisée par le Pape Benoît XVI,
le 11 octobre 2009, à Saint-Pierre de Rome. Ainsi sa sainteté est proposée dans l’église universelle.
Prot. N 305/12/L
Diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo
« À la demande de Monseigneur Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo par lettre donnée le 30 avril 2012, en vertu des facultés attribuées à cette Congrégation par le Souverain Pontife Benoît XVI, nous concédons très volontiers que la célébration de sainte Jeanne Jugan, vierge, puisse être insérée dans le calendrier diocésain, de telle sorte qu’elle soit célébrée chaque année le 30 août en étant élevée au rang de « Fête ». Nonobstant toutes choses contraires.
Du siège de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des Sacrements, ce jour, 29 mai 2012.
Antoine, cardinal Canisares Llovera, préfet
Joseph Augustin Di Noia, O.P. archevêque, secrétaire.
Le rêve de sa jeunesse demeurait toujours vivant dans son cœur.
"Dieu me veut pour lui. Il me garde pour une œuvre qui n'est pas encore connue", avait-elle dit et répété à sa mère lorsque, toute jeune fille, elle avait été demandée en mariage par un jeune marin pêcheur de Cancale.
Le rêve s'était réalisé. Une œuvre nouvelle, merveilleuse, était sortie de son cœur et de ses mains.
Une œuvre qui répondait aux besoins de l'époque. Une œuvre admirée par l'élite de la société, saluée par des journalistes de renom comme Louis Veuillot. Les vocations affluaient. Les fondations se multipliaient. Un nombre croissant de pauvres et de personnes âgées était secouru. Sans bruit, le nouvel institut des Petites Sœurs des Pauvres étendait sur le monde le grand manteau de la douce pitié de Dieu.
En 1851, on comptait trois cents sœurs, quinze maisons, mille cinq cents vieillards logés, secourus. (Eloi Leclerc, Jeanne Jugan, le Désert et la Rose. DDB 2000)
Actuellement, les Petites Sœurs des Pauvres continuent son œuvre dans 31 pays sur les 5 continents.