Son père était un petit vigneron de Bourgogne, à Joigny. Elle reçut sa formation de son frère prêtre qui avait onze ans de plus qu’elle et qui était un homme étrange. Il lui apprit à fond le grec et le latin, ne lui passait rien, la giflant à l’occasion, lui interdisant toute effusion du coeur et toute récréation. A vingt ans, elle arrive à Paris. La grâce de Dieu l’y attendait. Heureusement, elle y rencontre un père jésuite, le père Varin, qui la sauve en devenant son père spirituel. Il rêvait d’un institut voué à l’éducation chrétienne des jeunes filles du « monde », de la noblesse et des bourgeois enrichis. Avec elle, dès l’année suivante, les Dames du Sacré-Coeur comme il les appela, eurent un pensionnat à Amiens, en Picardie. En 1815, l’institut reçut ses constitutions, calquées sur celles des jésuites. En 1850, l’institut possédait soixante-cinq maisons en France et à l’étranger. C’était une grande éducatrice à qui il suffisait de faire le contraire de ce qu’elle avait subi de son frère : « Epanouir et libérer les âmes au lieu de les tyranniser et corseter ».
Ne considérer dans les enfants que les qualités et les titres qui les rendent vraiment grandes et nobles aux yeux de Dieu… des âmes rachetées par le sang de Jésus-Christ et destinées à régner éternellement avec lui.
Il y a des sources qui restent inconnues. Elles existent : enlevez un peu de terre et aussitôt vous voyez apparaître une eau limpide.