Depuis les invasions anglo-saxonnes, l’Eglise était divisée comme le pays. D’un côté les Bretons ou Celtes de vieille chrétienté qui refusaient l’envahisseur. De l’autre les Angles et les Saxons. L’Eglise celte refusait l’archevêque anglais de Cantorbéry et vivait pratiquement autonome. L’Eglise anglo-saxonne fondée par saint Augustin, cent ans auparavant, était soumise au siège romain. Ce fut grâce à saint Wilfrid et à quelques autres que ces chrétientés bretonnes et anglo-saxonnes fusionnèrent au VIIème siècle et que l’unité religieuse régna dans le pays. Mais la vie de Wilfrid fut très mouvementée. Moine de Lindisfarn, le jeune garçon poursuivit ses études à Cantorbéry. Un saint moine, Benoît Biscop, le prit alors comme accompagnateur pour aller à Rome. Et ce voyage fut pour saint Wilfrid, le début de toute une série. Lorsque les voyageurs passèrent par Lyon, l’évêque de ce diocèse, Delphin, le retint auprès de lui une année entière. A Rome, il se familiarisa avec la pratique de la liturgie et, en rentrant en Angleterre, il se fit l’apôtre de la liturgie romaine. Il fonda le monastère de Ripon en Angleterre. Devenu évêque d’York, il avait fait entrer au couvent la femme du roi Egfrid qui ne le lui pardonna pas et l’empêcha de rester dans son diocèse. Saint Wilfrid connut ainsi l’emprisonnement puis, par deux fois, l’exil dont il profita pour évangéliser le Sussex, la Hollande et même l’Austrasie où il faillit devenir évêque de Strasbourg. Il put enfin retourner dans son pays et y passer à peu près tranquillement les quatre dernières années de sa vie. Un historien anglais écrit de lui : « Il a fait tant de bien qu’on lui pardonne aisément ses imperfections et ses foucades. »
Saint Wilfrid sent la mort venir. Il réunit ses disciples autour de son lit. Après avoir reçu sa bénédiction, les moines commencent l’office funèbre. Quand ils parviennent au verset 30 du psaume 103 : « Envoyez votre Esprit et tout sera renouvelé », il expire.