Deux nobles époux de Cappadoce se désolaient de ne pas avoir d’enfants. Ils entreprirent un pèlerinage à un sanctuaire marial. Trois enfants leur naquirent, dont une fille, qui sera mère d’un empereur, et un fils, Manuel. Celui-ci, à 12 ans, fut envoyé à Constantinople pour y faire ses études et une brillante carrière. Il était à la cour impériale depuis 6 ans, lorsqu’il assiste à la mort de l’empereur Léon VI. Il s’aperçoit brusquement de la précarité des gloires humaines. Il a 18 ans et s’enfuit clandestinement jusqu’au pied du mont Kyminas, en Bithynie, où un ermite accepte de l’instruire. Il devient moine dans un monastère sur place, sert les tables pendant deux années. A la mort de ses parents, il abandonne tout son héritage à son frère et émigre vers un lieu plus désert pour vivre la solitude. Sa sainteté lui attire de nombreux disciples, au point qu’il doit fonder un monastère, puis le quitte pour revenir au mont Kyminas où les moines, joyeux de le retrouver, l’élisent comme higoumène. Trente ans durant, il dirigera le monastère tout en exerçant une grande influence sur son neveu, Nicéphore Phokas, qui deviendra empereur. Saint Athanase l’Athonite est l’un de ses disciples.
Comme ses actions admirables s’étaient répandues, une foule de gens commença à affluer et à exiger de vivre avec lui, de pouvoir contempler sa continence, sa paix intérieure, son humilité, la simplicité de ses mœurs et la douceur de son langage, et de pouvoir s’approcher du bien en ayant près d’eux un modèle auquel conformer leur vie.