Il naquit dans un petit village près d’Irkoutsk en Sibérie. Il se montra très brillant dans ses études et très habile pour les travaux manuels de menuiserie aussi bien que d’horlogerie. Il continua ainsi jusqu’à ses derniers jours à travailler de ses mains. Elevé au sacerdoce peu après son mariage, il lui fut demandé de devenir missionnaire en Alaska. Après un voyage de 14 mois, il entreprit de convertir les Aléouts dont il apprit la langue et pour lesquels il traduisit les textes liturgiques et les Evangiles, composant ainsi la première grammaire de leur langue. Il eut fort à faire devant l’opposition des chamanes. Il construisait lui-même ses églises. Il fonda des écoles, fournissant aux élèves des manuels en russe et en langue tinglit, rédigés par lui. Venu à Moscou pour le Saint Synode, il apprit à ce moment la nouvelle de la mort de son épouse. Il confia ses six enfants à l’Eglise et fut consacré évêque pour le Kamtchatka et l’Alaska. Il parcourut son nouveau diocèse partageant la vie des indigènes dans des tentes en écorces de bouleau. Il apprit le yakoute et continua ses voyages au coeur du désert sibérien malgré le blizzard et la neige. Il obtint d’abord deux évêques pour le seconder. Appelé à devenir métropolite de Moscou et primat de l’Eglise russe, il organisa la Société Russe des Missions, allégea les formalités bureaucratiques de l’Eglise. Bien que devenu, aveugle à cause des journées passées sur la neige, il continua à célébrer de mémoire la Sainte Liturgie, remettant son âme à Dieu quelques instants avant l’office de Pâques.
Ayant reçu cette prédication et cette foi, l’Eglise, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin, comme n’habitant qu’une seule maison. Elle y croit d’une manière identique comme n’ayant qu’une seule âme et qu’un même cœur, et elle les prêche, les enseigne et les transmet d’une voix unanime. Car si les langues diffèrent à travers le monde, le contenu de la Tradition est un et identique.