De ce jeune étudiant issu d’une famille noble de Bavière, les premières années de sa vie nous sont mal connues. Il naquit à Lauingen, ville située sur les bords du Danube. Il entra dans l’Ordre des Prêcheurs ou dominicains. Très doué pour les études, il ne passe par inaperçu, et très vite il est chargé d’enseignement tout en poursuivant ses recherches personnelles. Sa grande préoccupation est de rendre accessible au monde latin la pensée du philosophe grec Aristote, redécouvert à travers la tradition arabe de Cordoue. Il veut l’harmoniser avec la pensée chrétienne. Professeur à Paris, il se prend d’amitié avec un de ses étudiants tout aussi doué que lui : saint Thomas d’Aquin, amitié fidèle et sans faille. Lorsque Albert se rend à Cologne poursuivre son enseignement, son disciple saint Thomas le suit. Quand son disciple sera accusé d’hérésie, le vieux maître Albert fera le voyage de Cologne pour prendre sa défense. Il aurait aimé consacrer toute sa vie à la pensée et à l’enseignement, mais il est religieux ; alors par obéissance, il devient provincial dominicain et bientôt évêque de Ratisbonne (Regensburg). Deux années suffisent pour qu’on se rende compte que le dévouement est insuffisant, alors on le rend à ses chères études. Son savoir est quasi encyclopédique (38 volumes) au point qu’on veut en faire un maître de l’ésotérisme. Mais sa foi est encore plus grande que sa théologie et sa philosophie : « C’est pourquoi on le dit Notre Père, il n’est pas de prière douce et familière qui commence d’une manière plus familière et plus douce », écrit-il dans son commentaire de saint Matthieu. L’Eglise l’a proclamé docteur de l’Eglise et patron des scientifiques.
Seigneur Jésus-Christ, écoutez la voix de notre douleur. Dans le désert des pénitents, nous crions vers vous pour n’être pas séduits par de veines paroles tentatrices sur la noblesse de la famille, le prestige de l’Ordre, le brillant de la science.