Marie appartenait à une famille aisée de Nivelles, en Belgique. Elle ressent très jeune l’appel à une vie consacrée, mais ses parents la marient à 14 ans. A cette époque, c’était difficile d’en discuter. Pour son bonheur, son époux, Jean, partage sa soif d’absolu. Tous deux vivront comme frère et soeur. Ce n’est pas suffisant : ils distribuent leurs richesses et se dévouent auprès des lépreux. Ce n’est pas encore assez : Jean et Marie se séparent, à grand chagrin sans doute, mais pour eux, c’est la volonté de Dieu. Ils mèneront chacun de leur côté une vie contemplative et apostolique. Marie se retire dans un ermitage du prieuré Saint Nicolas d’Oignies, près de Namur. Des disciples se rassemblent autour d’elle. Parmi eux, Jacques de Vitry, son futur biographe, qui deviendra un ardent prédicateur et l’évêque de Saint Jean d’Acre. Tout en pratiquant une ascèse digne des Pères du désert, elle éprouve des extases mystiques et des visions évangéliques. Marie sert ses compagnons et continue de soigner les lépreux. Elle fait partie de ces béguines, nombreuses dans le Nord, mais aussi en Provence, en Catalogne, en Sicile, qui vivent dans le monde, y menant une vie de consacrée.
Elle se mit à désirer à tel point la pauvreté qu’elle prit avec elle un simple sac pour y mettre les aumônes qu’on lui donnait, un gobelet pour boire de l’eau, et se contenta de haillons pour vêtements.