Histoire
Ma Maison de Paris Breteuil
La maison de Paris-Breteuil fut la deuxième maison à Paris et la 12ème de la Congrégation. Voici son histoire :
"La seconde maison de Paris eut une origine peu banale. La garde nationale, en faisant ses rondes pour veiller à la sûreté de la capitale, sous la « Seconde République », rencontrait dans la rue les Petites Sœurs des Pauvres et les vieillards. Le spectacle touchait ces braves bourgeois et ils convenaient entre eux que c’était là du vrai ''communisme''. Ils en vinrent à vouloir fonder une maison de ce genre pour leurs vieillards, chaque compagnie se réservant deux lits et versant une petite allocation annuelle. M. Quettant, officier de la garde nationale, fit la demande d’accord avec M. Cochin, (1823 – 1872) qui voulait en même temps faire bénéficier de l’asile les vieillards pauvres de l’arrondissement qu’il administrait. La bonne mère Célestine fut nommée supérieure et une maison, louée rue du Regard, à raison de 7.000 francs par an, fut ouverte le 19 mars 1851.
À cette époque, le Père de Ponlevoy, supérieur des Jésuites à Paris, entra au réfectoire au moment où le couvert était mis ; il remarqua qu’au lieu de verres, les sœurs se servaient de tasses, de pots à moutarde et à confiture, de toute couleur et de toute dimension, et qu’il manquait beaucoup de choses. Il fut bien touché de cette pauvreté et, quelques heures plus tard, un marchand de vaisselle apportait de sa part quelques douzaines de verres et de bols. » « M. de Falloux a raconté, dans la vie d’Augustin Cochin, le transfert de la deuxième maison de Paris, comprise dans les travaux d’embellissement de la capitale : "Les Petites Sœurs n’avaient point de bail ; elles reçurent congé avec le délai d’un an, pour transporter ailleurs les cent quatre-vingts vieillards dont elles avaient pris la charge. M. Cochin, averti comme maire et surtout comme ami, se hâta d’intervenir près du Conseil des hospices pour obtenir soit un bail, soit un délai plus long. On lui répondit que l’intérêt général devait l’emporter sur l’intérêt particulier, et que l’Assistance publique ne pouvait négliger de tirer parti de ses propriétés. M. Cochin était battu avec ses propres armes ; il le sentit et se mit aussitôt en quête d’un autre logement, mais personne ne voulait partager sa maison avec des hôtes si onéreux, et les bâtiments assez vastes pour loger tant de monde s’élevaient à des loyers dont le moindre atteignait 30.000 francs par an. Le découragement commençait à poindre, lorsque la sœur supérieure vint trouver M. Cochin, pour lui faire le récit suivant : "Un monsieur, dont j’ignore le nom, mais que je vois souvent assister à la messe dans la chapelle, vient de me dire : Ma Bonne Mère, vous faites chercher une maison pour y abriter vos vieillards ; je me suis employé de mon côté à cette recherche, mais nous n’y réussirons pas. Il faut acheter un terrain et y bâtir vous-même un asile. – Le conseil est excellent ; mais pour acheter et pour bâtir, il faut de l’argent, et nous n’en avons pas. – Le Bon Dieu y pourvoira, répliqua l’inconnu, occupons-nous d’abord du terrain. J’en ai trouvé un très vaste et très bien situé, avenue de Breteuil, au prix de 15 francs le mètre. C’est une occasion qui ne se retrouvera plus ; dans un an, peut-être dans un mois, ce terrain vaudra 40 ou 50 francs. Traitez donc immédiatement, et pour l’acquittement des frais qui seront promptement exigibles, je mets 30.000 francs à votre disposition."
Le généreux bienfaiteur était M. Chartier. De son côté, M. Cochin se mit à la tête d’une souscription qui produisit 150.000 francs. Les bâtiments s’élevèrent et, le 2 février 1858, on inaugura le nouvel établissement. Les officiers de la garde nationale pavoisèrent l’avenue et l’entrée de drapeaux, M. le maire « prononça un discours qui émut profondément un nombreux et brillant auditoire », et le cardinal Morlot prononça les paroles de la bénédiction. Dans la suite, la garde nationale disparut avec les circonstances politiques qui l’avaient fait naître, et l’établissement devint un asile ordinaire de vieillards. » (Cf. Extrait de Histoire des PETITES SŒURS des Pauvres, Abbé A. LEROY, 1902)
En l’année 1951, cardinal Maurice Feltin, (1883 – 1975) archevêque de Paris a servi le repas des personnes âgées, venu pour la célébration de centenaire de la maison.
En 1987, cette construction a fait place à un nouvel ensemble plus confortable et fonctionnel, tout en conservant l’ancienne façade sur l’avenue de Breteuil.
1988, cardinal Jean-Marie Lustiger (1926-2007) archevêque de Paris a présidé l’eucharistie d’inauguration de cette nouvelle maison.