NOS TEMPS FORTS
ACTUALITÉS
Les témoignages des jeunes professes
Elles sont neuf. Neuf jeunes femmes à la foi rayonnante qui, le 20 juillet prochain, vont faire leur Profession perpétuelle, donnant leur vie au Christ et au service des personnes âgées dans la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. Pour “Découverte”, elles évoquent une rencontre faite avec une personne âgées durant leurs années de formation qui les a remplies de joie.
« J’ai eu le bonheur de soigner Mme B., une célibataire de 92 ans. Toute sa vie, elle a vécu dans la bienveillance en se donnant aux autres, dans l’oubli de soi. Dans ses dernières années, elle a commencé à perdre la mémoire mais elle me demandait : “J’espère que vous allez bien, avez-vous bien dormi ?” Toujours de bonne humeur, elle essayait à table d’égayer ses voisins. Un jour, alors que je faisais sa toilette, elle était très agitée et j’avais du mal à garder mon calme. Tout à coup, elle revint à elle-même et me dit : “Oh ma Petite Sœur, je vous ai fait de la peine, je vous demande pardon.” Elle reste pour moi une personne exemplaire. » Sr Mary Francisca Joseph
« Une femme âgée qui n’était pas chrétienne me dit un jour : « Ma Petite Sœur, je ne crois pas en Dieu du tout, mais seulement en vous voyant si heureuse, je me pose des questions : vous avez quitté vos parents, et vous êtes venue ici pour me soigner. Cela prouve donc que Dieu existe. » Petit à petit j’ai commencé à lui parler de Dieu et j’ai été heureuse d’apprendre plus tard qu’elle croyait en Lui. Cela m’a aidée à m’oublier pour les personnes âgées, pour que leur solitude, leurs peines et leurs souffrances soient moins dures à vivre, et qu’elles puissent voir Dieu en chacune de nous ! » Sr Monica Louise
« Mr B. était déjà malade quand il est arrivé à Ma Maison, et quand son état s’est dégradé, nous avons adopté pour lui les soins palliatifs. Comme il aimait la musique, j’allais de temps en temps jouer quelques notes d’harmonica dans sa chambre, ou j’entonnais un “Salve Regina” qu’il chantait avec moi de tout son cœur. En lui rayonnait une joie profonde qui venait du fond de son cœur, malgré sa maladie. Un jour, à la salle à manger, en faisant le service, je me suis tournée vers lui et je lui ai dit : « Mr B. votre sourire m’attire ! » Après son décès, nous avons raconté cette belle expérience aux membres de sa famille qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Émus, ils se sont mis à pleurer... La joie est comme un aimant qui se communique aux autres ». Sr Agatha of the Divine Mercy
« J’avais été visiter, avec l’assistante médico-sociale, une dame qui vivait seule dans un appartement. Elle nous avait accueillies chaleureusement, assise dans son fauteuil roulant, voulant elle-même nous servir un goûter. Nous avons beaucoup échangé sur la foi, sur sa famille et le fonctionnement de notre maison qui allait sous peu devenir la sienne. Elle était ravie et en même temps un peu nostalgique de devoir quitter son logement. À cause d’une panne d’ascenseur, son entrée à la maison a été retardée de quelques jours. Mais le Bon Dieu l’a rappelée la veille de venir à “Ma Maison”. Sa famille est venue nous remercier pour le témoignage que nous avions laissé. » Sr Jeanne-Marie du Sacré-Cœur
« J’ai rencontré Mme O. alors qu’elle était infirme et en fauteuil. Quand nous prenions soin d’elle, c’était douloureux mais elle ne se plaignait jamais. Chaque fois que je la voyais, elle souriait et si je lui demandais : « Comment allez-vous ? », elle répondait : « Très bien ». Elle ne parlait pas beaucoup mais était toujours heureuse et tranquille. Pour moi, c’était très édifiant : comment une personne souffrant autant pouvait-elle rester ainsi sereine, sans se plaindre ? La vie est simple si nous l’acceptons avec joie et la rendons aimable avec la grâce de Dieu. » Sr Smita Rachel
« J’ai rencontré Mme F. qui n’arrivait plus à bouger ni à parler en raison de sa maladie. Mais son désir était de prier et d’aller à la chapelle notamment pour recevoir la communion. Un jour, le médecin me dit qu’elle ne réagissait plus. Alors, je suis allée dans sa chambre et j’ai commencé à réciter le chapelet. À la 5ème dizaine, j’ai prié à voix haute, et là Mme F. a dit le chapelet avec moi ! Comme quoi la prière peut nous réveiller et amener près de Dieu... » Sr Isabel Antoinette
« Je prenais souvent soin d’une dame de 99 ans qui faisait encore tout toute seule, sauf mettre ses boucles d’oreilles et ses chaussettes ! Quand je lui ai annoncé que je la quittais pour aller dans une autre maison, elle n’était pas contente car elle allait fêter son anniversaire. Je lui ai alors dit que je lui enverrais une carte. Un jour, j’ai appris par une Petite Sœur que Mme B. était décédée et que, pour son enterrement, sa fille avait lu la carte que je lui avais envoyée pour ses 100 ans. Quoique nous fassions aux autres, même si c’est une petite chose, si nous la faisons avec beaucoup d’amour et d’attention, et un beau sourire, elle a une grande valeur aux yeux de Dieu. » Sr Angelina Anthony
« Je n’oublierai jamais ce qu’un jour une dame âgée m’a dit alors qu’elle me parlait de son passé en toute confiance : « Ma Petite, dans l’avenir de votre vie, soyez comme le levain dans la pâte. » À travers cette phrase, j’ai découvert le grand amour du Seigneur pour moi car, à travers ces mots, c’était comme un signe que Dieu mettait sur le chemin de ma vocation. Son exemple m’a beaucoup soutenue et m’a donné beaucoup de joie pour avancer dans ma vie de Petite Sœur – pour avoir un cœur plus ouvert et continuer à témoigner de cet amour désintéressé dans le monde d’aujourd’hui. » Sr Petronilla of Mary
« Je me souviens de la fin de vie d’une dame très malade. Ce jour-là, je suis arrivée dans sa chambre et j’ai compris, grâce à la veilleuse de nuit, qu’elle n’allait pas bien du tout. En attendant l’arrivée de la Petite Sœur infirmière, j’ai commencé à prier, mais je ne connaissais pas la langue de cette dame, et elle ne savait pas l’anglais. Alors, j’ai mis la croix de mon chapelet dans ses mains et j’ai demandé au Seigneur de me donner la grâce pour accompagner cette âme vers Lui. J’ai pris la tête de la dame dans mes bras et en priant le “Je vous Salue Marie” elle est décédée. J’étais très triste, mais en même temps j’ai expérimenté une immense joie : j’avais trouvé le trésor de ma vocation ! Mes peurs de la mort ont disparu, et maintenant je peux veiller les mourants. Je suis heureuse d’être une Petite Sœur des Pauvres pour servir et accompagner les personnes âgées jusqu’à la fin de leur vie. » Sr Anita Francis
Cette article vous a plu ? Retrouvez le dans notre revue trimestrielle "Découverte"