Vivre mon engagement : Visite guidée estivale de la Maison natale de sainte Jeanne Jugan à Cancale
Esprit de famille, dénuement, caractère familier, vie rude, musée… tels sont les mots partagés par les visiteurs lorsqu’ils entrent dans la pièce principale où naquit et vécut Sainte Jeanne Jugan. C’est avec une grande joie et beaucoup d’émotions que nous – Marcel, mon mari, Anne, ma fille de 11 ans et moi-même- sommes revenus, au cours de la première semaine d’août, pour assurer ce service des visites de la maison natale de la Première des Petites Sœurs des Pauvres, les après-midis après deux ans d’interruption.
C’est toujours la grâce de la rencontre avec des hommes, des femmes, des enfants, venus de tous les horizons pour faire une halte spirituelle et touristique : découvrir ce que fut la vie de la sainte bretonne. Bon nombre ont entendu parler de Sainte Jeanne Jugan - sa canonisation, son œuvre avec les établissements Ma Maison en France et dans le monde entier, plus récemment sa statue en granit installée à la Vallée des Saints à Carnoët (22) - et de la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. Mais, la plupart se questionne sur ce qui a animé Sainte Jeanne Jugan, comment elle a cheminé avec le Seigneur en acceptant de vivre de la Providence.
Au fil de la découverte de sa maison d’enfance, le toit de chaume, les murs, les meubles, les objets, l’âtre donnent à voir de notre passé, pas si lointain, de ce que fut le quotidien de nos ancêtres vivant à la campagne. Courage, force, détermination, attente douloureuse des hommes partis en mer, transcendés par la Foi. L’histoire de la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres vient nous toucher parce que réveiller notre propre histoire.
Lorsque les visiteurs observent le portrait de Sainte Jeanne Jugan accroché à un des murs de la pièce principale, ils sont saisis par ce regard tourné vers l’avenir, empli d’une certaine gravité. De cette représentation de Sainte Jeanne Jugan, se dégage un charisme hors du commun, telle est la confidence qu’ils viennent me déposer. Un philanthrope anglais qui lui a rendu visite, à Dinan, en août 1846, a témoigné en ces termes : "Il y a, dans cette femme, quelque chose de si calme et de si saint qu’en la voyant, je me crus en la présence d’un être supérieur, et ses paroles allaient tellement à mon cœur que mes yeux, je ne sais pourquoi, se remplirent de larmes."[1]
Sainte Jeanne Jugan vient nous saisir au cœur.
Anne, Marcel et moi-même exprimons toute notre reconnaissance aux Petites Sœurs des Pauvres pour ce temps passé sur les traces et les pas de leur fondatrice. Nous serons heureux de revenir l’an prochain pour recevoir de nouveaux visiteurs à Cancale.
Virginie Larrivé
[1] Masson A. L. : Les Premières Petites Sœurs des Pauvres – ouvrage cité dans Helleu, A. (1938). Une grande bretonne, Jeanne Jugan, Sœur Marie de la Croix, Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres. Rennes : H. RIOU-HEUZÉ